mardi 24 février 2015

Grand nettoyage de printemps



J’ai reçu ça de Blogger:

« Cher utilisateur de Blogger,

Nous vous informons que nous allons bientôt apporter une modification au 
règlement relatif au contenu de Blogger. Celle-ci est susceptible d'avoir 
une incidence sur votre compte.

D'ici quelques semaines, nous n'autoriserons plus les blogs où sont 
publiées des images ou des vidéos montrant de la nudité ou à caractère 
sexuel explicite. Lorsqu'elle est représentée dans un contexte artistique, 
éducatif, documentaire ou scientifique, ou lorsque l'importance des enjeux 
pour le public nous conduit à ne pas prendre de mesures relatives au 
contenu, la nudité restera autorisée.

Le nouveau règlement entrera en vigueur le 23 mars 2015. Après cette date, 
nous limiterons l'accès aux blogs qui, selon nous, ne respectent pas le 
nouveau règlement. Nous ne supprimerons pas de contenu, mais seuls les 
auteurs des blogs concernés et les personnes avec lesquelles ils ont 
expressément partagé leurs blogs pourront voir le contenu que nous aurons 
rendu privé.

D'après les informations en notre possession, votre compte est susceptible 
d'être concerné par cette nouvelle règle. Veuillez ne pas créer de contenu 
qui serait contraire à celle-ci. Nous vous demandons également d'apporter 
les modifications nécessaires à votre blog existant pour le mettre en 
conformité avec celle-ci le plus rapidement possible et éviter ainsi toute 
interruption de service. Vous avez aussi la possibilité de créer une 
archive de votre contenu à l'aide de Google Takeout  (…)

Cordialement,
L'équipe Blogger »

On notera :
– Que je n’ai jamais mis la moindre video en ligne, de quelque nature qu’elle soit…
– Que les seules « images » que j’aie jamais publiées sont des dessins de Waldo et de JPC… J’en conclus donc qu’aux yeux de Blogger, grand critique d’art devant l’Éternel, ces dessins ne présentent aucun intérêt artistique… Les lecteurs (et les dessinateurs) apprécieront…

Quel avenir pour ce blog ? J’avoue n’en savoir encore rien… Il me faut le temps de digérer cette « nouvelle »… Mais l’aventure continuera…  D’une façon ou d’une autre… Ici ou ailleurs…
Merci aux nombreux lecteurs qui m’ont suivi jusqu’ici…
Et à bientôt…

vendredi 20 février 2015

Studieuses vacances: récit de Damien (3)

Je me rendais désormais tous les après-midis chez Mademoiselle Lancel… Elle en avait décidé ainsi…
– T’as accumulé un tel retard que ce ne sera vraiment pas de trop…
Je ne m’y rendais pas sans appréhension : j’avais beau m’être appliqué, avoir consacré un temps infini aux travaux qu’elle m’avait imposés, je redoutais qu’elle ne se montre néanmoins mécontente du résultat et qu’elle ne veuille m’imposer à nouveau cet humiliant châtiment… Mais non ! Elle paraissait satisfaite, me complimentait même parfois, ne me parlait en tout cas plus de quelque punition que ce soit…

Émilie était en vacances… J’attendais son retour avec impatience… Et un peu d’inquiétude… Comment allais-je parvenir à concilier mes cours avec nos moments à nous ? La question s’est posée beaucoup plus tôt que prévu, mes parents ayant inopinément décidé de partir passer une semaine à Rome… Elle m’est tombée dessus le lendemain de leur départ… Sans crier gare… Au retour de chez Mademoiselle Lancel, je l’ai trouvée confortablement installée dans le canapé du salon…
– Émilie ! Mais qu’est-ce que tu fais là ? C’était pas le 25 que tu devais rentrer ?
– Si ! Mais je m’emmerdais trop, attends, là-bas… C’était à mourir d’ennui… Et puis j’arrêtais pas de penser que tes parents avaient fichu le camp… Que c’était l’occasion ou jamais nous deux… Qu’on aurait la maison pour nous tout seuls…
On s’est jetés dans les bras l’un de l’autre…
– J’ai envie… Non, mais comment j’ai envie… Trois semaines que j’attends ça…
Et on est montés dans ma chambre… On a roulé sur le lit… On a fait l’amour… Toute la soirée… Plus de la moitié de la nuit…
Au petit matin j’ai voulu me lever sans bruit… Aller m’installer à mon bureau… Elle m’a retenu… Agrippé…
– Qu’est-ce tu fais ? Où tu vas ?
– Travailler… J’ai mon cours de français tout-à-l’heure… Et si j’arrive sans avoir rien fichu elle va vraiment pas apprécier…
– C’est pas pour une fois…
– Tu la connais pas !
Elle n’a pas répondu… M’a piqueté de petits baisers dans le cou… Sur le torse… Plus bas… Je suis resté…

J’ai décidé de jouer franc jeu… De toute façon j’avais pas le choix… Je l’ai appelée Mademoiselle Lancel… Pour lui dire que j’avais un empêchement… Que je ne pouvais pas venir…
– Quel empêchement ?
– C’est-à-dire que… C’est pas facile à expliquer… Mais je viendrai demain… Sans faute…
– Quel empêchement ?
– J’ai pas travaillé… J’ai pas pu…
– Et la raison ?
– Il y a Émilie, ma copine, qu’est revenue de vacances… Plus tôt que prévu…
– Et c’est une excuse ?
– Oui… Enfin non… Seulement…
– Seulement quoi ? Je t’attends… Dans un quart d’heure tu es chez moi…

J’y étais…
– Je suis désolé…
– Oh, tu peux… Tu es incorrigible, hein ! Toujours à privilégier l’amusement au détriment de l’essentiel…
– Ce n’est pas de l’amusement…
– Ça, c’est ce dont tu t’efforces de convaincre cette jeune fille, mais tu n’en crois pas toi-même un mot…
– Ah, si, si ! Je vous assure…
– Bien sûr que non ! Bon, mais là n’est pas la question… La question, c’est que cette jeune personne t’a complètement fait rater ton année scolaire et qu’à l’évidence elle est bien décidée à réciciver… Si bien qu’on est en droit de se demander si, finalement, la pension ne serait pas la meilleure solution… Voire même la seule…
– Oh, non… Non…
– Ça, ce n’est pas à toi d’en juger… Je vais y réfléchir… Bon, mais en attendant montre-moi ce que tu as fait…
– Mais rien ! Rien ! Je vous ai dit tout à l’heure au téléphone…
– Dans ces conditions… Tu sais ce qui va se passer, je suppose… Et inutile de soupirer…
– Je soupire pas…
– Pas avec moi, mon garçon… Pas avec moi… Tu as soupiré… Et je te conseille de le prendre sur un autre ton si tu ne veux pas aggraver ton cas… Bon, mais en attendant tu sais ce qu’il te reste à faire…
Je savais, oui… Me déshabiller… J’avais pas le choix… Me déshabiller… Tout enlever… Et me laisser basculer en travers de ses genoux… Elle m’y a calé… Et elle a tapé… Fort… Beaucoup plus fort que l’autre fois… Et beaucoup plus longtemps… J’ai crié… Je l’ai suppliée d’arrêter… Elle ne l’a pas fait… Au contraire… Encore plus fort elle a tapé…
– Et tu verras… Tu verras… Tu comprendras plus tard… Tu me remercieras…

Studieuses vacances: récit de Mademoiselle Lancel (3)

Je l’ai bien en main ce garçon… À ma main… Pas question d’en abuser… De le punir comme ça, pour le plaisir, à la moindre occasion… Et Dieu sait qu’elles ne manquent pourtant pas… Ses progrès sont certes incontestables, mais il demeure, dans les travaux qu’il me remet, énormément d’approximations, voire d’erreurs, dues au manque d’attention et à l’ignorance… Je pourrais bien évidemment feindre de les imputer à la mauvaise volonté ou à la paresse… Et le sanctionner…Il est beaucoup plus efficace, pour l’instant, de lui laisser craindre un éventuel châtiment que de le lui infliger… Qu’il redoute… Qu’il tremble… Et qu’il me sache gré, au bout du compte, de l’avoir épargné me donne, chaque jour, un peu plus barre sur lui… Toute son attitude, à mon égard, est empreinte d’appréhension, de reconnaissance et de docilité entremêlées… C’est un bon début… Mais ce n’est qu’un début… Et pour peu qu’une opportunité se présente…

Elle n’a pas tardé… Il m’a offert une occasion en or… Mais vraiment en or… Il a eu le front de m’appeler pour m’annoncer – tranquillement – qu’il me ferait faux bond aujourd’hui… Il ne demandait pas… Il ne sollicitait pas… Il décidait… C’était comme ça… Au motif que sa copine était revenue de vacances… Qu’ils avaient fait des galipettes toute la nuit et qu’en conséquence de quoi il n’avait pas eu le temps de travailler… J’ai sèchement ordonné…
– Tu viens… Et tout de suite…

Il a obtempéré… Sans traîner… Cinq minutes après il était là…
– C’est quoi ces façons ?
Il a bafouillé… Bredouillé… Il avait pensé… Comme il l’avait pas fait le résumé il s’était dit…
– Tu n’as pas à penser… Ni à te dire… Tu as à travailler d’arrache-pied pour t’efforcer de remettre le pied à l’étrier… Un point, c’est tout…
Il savait bien, oui, mais…
– Mais quoi ?
– Émilie…
– Non, mais tu y vas fort, mon garçon… Tu y vas vraiment très fort… Parce que… Qu’à ton âge, on s’intéresse aux filles ça peut, à la rigueur, se concevoir… À la condition expresse que ça ne vienne pas perturber le bon déroulement des études… Ce qui, en ce qui le concernait, était loin d’être ton cas…
Je l’ai accablé de reproches… Il en prenait vraiment à son aise… À tous points de vue… Et, entre autres, avec cette jeune fille… Qu’il menait allègrement en bateau… De la candeur de laquelle il profitait de façon éhontée… Il a voulu protester… Je l’ai fait taire d’un geste… Qu’il n’en rajoute pas… Ce n’était vraiment pas le moment… C’était là une corde manifestement sensible… Sur laquelle je n’ai eu de cesse d’appuyer… Pour le déstabiliser… Pour lui donner le tournis… De manière à ce qu’il finisse par ne plus savoir pourquoi il allait être puni au juste… Pour avoir décidé, de son propre chef, de « faire sauter » son cours ? Pour n’avoir rien fait de ce que je lui avais demandé ? Pour s’être comporté – et continuer à se comporter – d’une façon que je prétendais inqualifiable avec cette Émilie ? Pour tout cela à la fois ?

Quoi qu’il en soit, c’est avec une évidente mauvaise volonté qu’il s’est, au bout du compte, résigné à se déshabiller… Je l’ai sèchement rappelé à l’ordre… Il a fait aussitôt profil bas… Mais, pour asseoir un peu plus encore mon autorité, je l’ai contraint à rester nu, tourné vers moi, un long moment… Un très long moment… Profondément mal à l’aise, les yeux baissés, il dansait d’une jambe sur l’autre, réprimant à l’évidence une furieuse envie de ramener ses mains devant lui… Envie à laquelle il a fini par céder… Je me suis montrée sans pitié…
– Regarde-moi ! Allez, regarde-moi ! Là… Et maintenant les mains sur la tête…Eh bien ? Qu’est-ce que tu attends ?
Il a obtempéré… À contre-cœur…
– Tu vois quand tu veux… Et c’est pas mieux comme ça ? Parce que ton intérêt c’est de te montrer docile… Non ? Tu ne crois pas ? De plus en plus docile d’ailleurs si tu veux que tout ça reste entre nous… T’imagines si ça se savait ? Si le bruit se mettait à courir que je suis obligée de te fesser comme un gamin de huit ans ? Ah, tu aurais bonne mine ! Bon, mais en attendant, allez ! En position…

Il s’est docilement incliné… Je n’ai plus eu qu’à accompagner le mouvement… Qu’à finir de le mettre bien en place… Et de lui infliger une correction dont il allait se souvenir… N’était-il pas nécessaire de lui faire payer, au prix fort, ses pitoyables petites velléités de rébellion ? Je m’en suis donné à cœur joie… Il s’est trémoussé sous les coups… A battu des jambes… Ondulé du derrière… Exposé sans vergogne ses ornements de petit couillu… Il a gémi… Crié… Supplié… Je ne me suis pas laissé apitoyer… Je ne me suis interrompue que lorsque j’ai estimé la leçon suffisante…

Je me suis encore offert le luxe, après l’avoir fait relever, de contempler longuement mon œuvre… Je pouvais en être pleinement satisfaite… D’autant plus satisfaite qu’il allait désormais se consacrer pleinement à son travail… Il n’allait tout de même pas courir le risque qu’Émilie découvre le pot-aux-roses… Le pot-au-rouge…

mercredi 11 février 2015

Studieuses vacances: récit de Damien (2)

Je me suis effectivement mis au travail… Avec la meilleure volonté du monde et la ferme intention de réussir à échapper à la pension… Seulement j’avais accumulé un tel retard que le résultat était loin de répondre à mes attentes… Et aux siennes… Elle fronçait les sourcils, pinçait les lèvres, poussait des soupirs accablés…
– T’es vraiment un flemmard-né, hein !
– Ah, mais non… Non… J’ai travaillé, je vous assure…
– Et menteur en plus… Un gamin… Un véritable gamin… Qui mériterait des paires de claque… Et, de temps à autre, une bonne fessée… Histoire de lui remettre les idées bien en place… Bon, mais tu sais pas ? On va en rester là… Ça sert à rien… Je perds mon temps… Alors rentre chez toi… J’irai trouver tes parents… Je leur expliquerai que c’est pas la peine… Que tu es une véritable loutre… Que ton cas est désespéré…
– Oh, non, s’il vous plaît, non… Je travaillerai… De toutes mes forces… Je vous en prie… Je vous en supplie… Ils vont me mettre en pension sinon…
– Tu serais pas le premier… Et ce serait quand même pas un drame…
– Oh, si, ce serait un drame, si ! Vous la connaissez pas leur pension… En Suisse elle est… Une vraie prison… Non… Et puis surtout…
– Et puis surtout ?
– Je pourrais plus la voir ma copine… Émilie… Qu’aux vacances… Et ça…
– Oui… Bon… Alors écoute-moi bien… Je veux bien te laisser une dernière chance…
– Oh, merci… Merci…
– On va, pour le moment, laisser tes parents en-dehors de tout ça… Par contre tu vas travailler… Et travailler vraiment… Pas faire semblant… Sinon je sévirai… C’est bien compris ? On est bien d’accord ?
On l’était… Oui… Oui…

Je suis rentré à la maison fou de joie : la terrifiante perspective de la pension s’était momentanément éloignée… Fou de joie et perplexe… Elle avait dit que, le cas échéant, elle sévirait… Elle entendait quoi par là ? Quand même pas que… Pas à mon âge… À presque vingt ans… Non… Évidemment non… C’était pas possible… Oui, mais alors si c’était pas ça c’était quoi ?.Ça pouvait être quoi ? Je voyais pas… Je voyais vraiment pas… N’importe comment il se poserait pas le problème… J’allais travailler… D’arrache-pied…

– Parce que t’appelles ça une dissertation ? Même un très médiocre élève de troisième aurait fait beaucoup mieux… Une fois de plus tu n’as rien fichu… C’est vraiment une habitude chez toi, hein… Bon… Mais tu sais ce qui t’attend… Une bonne fessée… T’étais prévenu…
– Je…
– Il n’y a pas de « je » ni de « mais » qui tienne… Viens ici ! Approche !
Elle a éloigné sa chaise de la table…
– Plus près ! Encore ! Allez ! Là… Et déculotte-toi !
Je lui ai lancé un regard implorant…
– Ah, on a passé un contrat tous les deux, hein ! Alors ou tu le respectes ou ça va être vite vu… Tu rentres chez toi et…
– Non ! Non !
– Eh bien allez alors ! Et tout t’enlèves… Tout…
Je l’ai fait… Je me suis exécuté… Tête basse… J’ai tout quitté… Tout abandonné… À même le tapis… Et j’ai attendu… Longtemps… Sans oser relever la tête… Une éternité… Sans oser la regarder…

Elle m’a brusquement saisi par le bras, sèchement fait basculer en travers de ses genoux où elle m’a solidement calé… J’ai crispé les fesses dans l’attente du premier coup… Qui n’est pas venu… Pas tout de suite…
– On va promettre de travailler correctement ?
– Oui…
– D’y consacrer tout sa volonté et toute son énergie ?
– Oui…
– De ne pas perdre son temps à des amusements sans consistance ?
– Oui…
– Parfait…
Et c’est tombé. Sonore. Dru. A grandes claques vigoureusement lancées. De plus en plus vigoureusement. De plus en plus vite. Ça a piqué. Ça a mordu. Ça a brûlé. Ça a fait crier. Battre des jambes dans tous les sens. Ça a continué. Ça a ralenti. Ça s’est arrêté…
– Là… Tu peux te rhabiller… Et maintenant au travail !

– Ah, ben voilà ! Voilà ! Voilà enfin un travail digne de ce nom… C’est pas trop tôt… Mais c’est quand même malheureux, avoue, que, pour en arriver là, Il ait fallu te punir comme un gamin de huit ans… À ton âge tu devrais quand même avoir assez de plomb dans la cervelle pour avoir conscience que c’est ton avenir que tu prépares et agir en conséquence… Mais non ! Tu préfères gaspiller ton temps à je ne sais quelles billevesées… Eh bien on saura à quoi s’en tenir dorénavant… On saura qu’avec toi la seule méthode qui soit efficace, c’est celle qui te fait rougir le derrière… Bon, mais allez ! Tu as ton livre ?

Studieuses vacances: récit de Mademoiselle Lancel (2)

– T’as encore rien fichu, hein, une fois de plus !
C’était faux… Il travaillait… Mais il avait accumulé un tel retard qu’il pataugeait désespérément… Il tentait maladroitement de se justifier… Je le faisais sèchement taire…
– Ah, non, hein ! S’il te plaît ! N’en rajoute pas !
Je barrais sa feuille de grands traits rouges rageurs… Je remplissais les marges de commentaires acerbes…
Je me montrais injuste avec lui… De plus en plus injuste… Délibérément injuste…
– C’est nul ! Recommence !
Il obéissait, tout penaud…
Je le regardais se pencher sur sa feuille, avec application, animé des meilleures intentions du monde… Un gentil garçon finalement… Un très gentil garçon… Docile à souhait… Qu’il ne tenait qu’à moi de rendre un peu plus docile encore… J’allais m’y employer…

Je disposais d’un formidable levier : sa peur panique de la pension… Un levier dont je n’ai pas manqué de me servir dès le lundi de la deuxième semaine… Bon, allez ! Il ramassait ses affaires et il rentrait chez lui… On s’en tenait là tous les deux…
Il a blêmi…
– Hein ? Mais pourquoi ?
Et il demandait pourquoi ! Il avait le culot de demander pourquoi… Il ne fichait rien… Absolument rien… Il se moquait ouvertement du monde… Alors allez ! Inutile de discuter…
– Non… Non… S’il vous plaît… Je travaillerai… Je vous promets que je travaillerai…
J’ai fait mine de me montrer inflexible… Oui, oh, ça, je l’avais déjà entendu mille fois…
– Mais ils vont m’envoyer là-bas !
Oui, ben il fallait y réfléchir avant…
– Et je pourrai plus voir Émilie… Ma copine…
Ah, c’était donc ça… Oui, ben il la verrait aux vacances sa copine… Il n’en mourrait pas… Et elle non plus… Il y avait des choses beaucoup plus importantes que les petites amourettes dans la vie… Non ? Il croyait pas ?
Oui… Si… Mais…Il a lutté pied à pied… Supplié… Imploré… Promis…
J’ai fini par me laisser fléchir… Oui… Bon… On allait laisser ses parents en-dehors de tout ça… Au moins dans un premier temps… Régler, quand il y en aurait, les problèmes en interne… Je prendrais, chaque fois que nécessaire, les mesures qui s’imposeraient… On était bien d’accord ? Oui… Oui… Tout ce que je voulais… Pourvu qu’il échappe à la pension… Sur la nature des sanctions que je serais, le cas échéant, amenée à prendre, je suis restée très évasive… Tout en faisant en sorte qu’il ait de fortes présomptions…
– Oui… Bon… Cette fois tu vas pas y couper… J’ai été suffisamment patiente, il me semble…
Et me regarde pas avec ces yeux de merlan frit… Tu sais très bien de quoi je veux parler…
– Mais…
– Mais quoi ? C’est nul ce que tu m’as fait là… Complètement nul… Alors tu sais ce qu’on avait dit…
– Oui… Que…
– Que ?
– Je sais pas trop au juste en fait…
– Fais bien l’imbécile ! C’était parfaitement clair… Une fessée… On était bien d’accord là-dessus… Si j’avais quoi que ce soit à te reprocher…
– Vous allez pas vraiment le faire ?
– Bien sûr que si ! À moins que tu préfères la pension…
– Ah, non… Non… Pas la pension…
– Eh bien alors la fessée… Une fessée amplement méritée, reconnais-le ! Eh bien ? J’attends…
– C’est mérité, oui…
– Bon, ben voilà ! On est d’accord… Alors tu te déshabilles…
Il l’a fait… Le polo… Le pantalon… Le slip… En me tournant le dos… Et il a attendu…
– C’est comme ça que tu prends soin de tes affaires ? Ah, elle serait contente ta mère ! Alors tu vas commencer par me ramasser tout ça et par l’étaler soigneusement sur le fauteuil, là… Voilà… Tu vois que c’est pas bien compliqué… Et maintenant viens ici… Plus près… Encore…
Tout nu… Tout nu devant moi… Avec son machin tout fripé, tout rabougri, pendant lamentablement sur ses coucougnettes…
– Tu as froid ?
– Pas du tout, non…
– Avec la chaleur qu’il fait, ce serait quand même étonnant… Tu as peur alors ?
Il n’a pas répondu… Il a eu un geste pour se disimuler qu’il a très vite réprimé… Qui m’a fait sourire…
– Bon, allez !
Je l’ai fait basculer en travers de mes genoux… Prendre appui, des deux mains, sur le sol… J’ai pris le temps de le sermonner… De lui faire promettre de s’amender… Et j’ai lancé une première salve… Il marque vite… J’ai soigneusement réparti… Sur toute la surface… Quelques instants de répit… Pour contempler mon œuvre… Uniformément rouge… Voluptueusement rouge… Je l’ai parachevée… De quelques claques plus vigoureuses encore… Qui lui ont arraché des gémissements… Deux ou trois cris… J’ai ralenti… Espacé… Arrêté… À regret…

lundi 2 février 2015

Studieuses vacances: récit de Damien (1)

– T’as rien fichu… Une fois de plus… Reconnais-le au moins !
Je pouvais difficilement prétendre le contraire… Mon bulletin était calamiteux… J’avais lamentablement échoué au bac de Français… 4 à l’écrit… 6 à l’oral… Et le conseil de classe n’avait consenti que du bout des lèvres à me laisser redoubler ma première…
– Après avoir redoublé ta sixième et ta troisième… Ah, c’est beau ! C’est magnifique… À quel âge tu comptes passer ton bac ? Vingt-huit ans ? Tu t’imagines tout de même pas qu’on va financer tes études jusque là, non ? Alors tu sais pas ? Tu vas aller goûter de la pension… Au moins là-bas tu seras tenu… Et on te forcera à travailler… Que tu le veuilles ou non…
– Ah, non, non ! Pas la pension, non…
– Il fallait y réfléchir avant…
J’ai eu beau supplier… Promettre… Jurer… Ils se sont montrés inflexibles…

Le ciel s’est quelque peu éclairci le surlendemain quand maman est rentrée des courses…
– Vous savez pas ce que j’ai appris ? Eh bien la femme qui vient de louer la grande maison après le cimetière, c’est une ancienne prof de Lettres… Peut-être qu’on pourrait aller la trouver… On sait jamais… Si elle pouvait faire quelque chose pour Julien…
Et papa d’approuver…
– Ça n’engage à rien d’essayer…

Ils en sont revenus enchantés…
– Elle accepte de te prendre en mains… Et se fait fort de te faire avoir ton bac de français… C’est une chance inouïe… Tâche de ne pas la laisser passer…
– Et j’irai pas en pension ?
– Oui, oh, alors ça on verra… On verra avec elle… Le moment venu… Si elle estime que tu as fait suffisamment d’efforts… Que tu es à niveau… On pourra peut-être reconsidérer notre décision… Mais on n’en est pas encore là…

J’ai fait sa connaissance, le lendemain, sur le pas de sa porte… Une grande femme à la peau parcheminée devant laquelle je me suis aussitôt senti mal à l’aise… Coupable… Sans trop savoir de quoi au juste… De n’avoir rien fichu en classe, oui… Mais d’autre chose… Au-delà… Bien plus grave… Sur quoi il m’était impossible de mettre un nom…
Elle m’a longuement examiné des pieds à la tête de ses petits yeux gris acier…
– Alors comme ça c’est toi ! C’est toi qui as raté ton bac de français ! Qui as un poil dans la main long comme ça…
J’ai voulu bredouiller quelque chose. Elle a haussé les épaules…
– Bien sûr que si ! Tu le portes sur ta figure… Bon, mais entre ! Assieds-toi ! Non pas là… Là…
Devant une grande table de l’autre côté de laquelle elle a, elle aussi, pris place…
– On va commencer par voir ce que tu sais faire… Tiens, lis !

– « Comme Mlle Lambercier avait pour nous l’affection d’une mère, elle en avait aussi l’autorité, et la portait quelquefois jusqu’à nous infliger la punition des enfants quand nous l’avions méritée. Assez longtemps elle s’en tint à la menace, et cette menace d’un châtiment tout nouveau pour moi me semblait très effrayante ; mais après l’exécution je la trouvai moins terrible à l’épreuve que l’attente ne l’avait été, et ce qu’il y a de plus bizarre est que ce châtiment m’affectionna davantage encore à celle qui me l’avait imposé… »
Elle m’a interrompu d’un claquement de doigts…
– Tu connais ce texte ?
– Pas du tout, non…
– Tu le situes à quelle époque ?
– Je sais pas, mais assez vieux quand même…
– Eh bien ça promet… Tu peux au moins me dire de quoi il s’agit ?
– D’une punition…
Elle a levé les yeux au ciel…
– D’une punition, oui… Laquelle ?
J’ai rougi, balbutié…
– Je… je crois… je crois bien… que c’est une fessée…
– Evidemment que c’est une fessée… Que veux-tu que ce soit d’autre ? Et sans doute que si tu en avais reçu plus souvent tu n’en serais pas là aujourd’hui… À devoir passer tes vacances à combler tes lacunes… Non, tu ne crois pas ? Eh bien réponds !
– Je sais pas…
– Eh bien moi, je sais ! Et je te conseille de te mettre sérieusement au travail, mon garçon… Très sérieusement…

Studieuses vacances: récit de Mademoiselle Lancel (1)



Ils étaient désolés de me tomber dessus comme ça… À l’improviste… Et sans même me connaître… Mais on leur avait parlé de moi… J’avais enseigné les Lettres, à ce qu’on leur avait dit… Et ils avaient un fils… Dont ils se demandaient ce qu’ils allaient bien pouvoir faire… Parce qu’il ne fichait rien, mais ce qui s’appelle rien… Alors si j’avais pu… Au moins lui sortir un peu la tête de l’eau… Ils me dédommageraient, bien entendu… Mon prix serait le leur… Oui… Oui… Mais est-ce que ce garçon était décidé à s’investir vraiment ? À passer la plus grande partie de ses vacances à travailler ? Parce que, dans le cas contraire, je n’avais pas du tout l’intention de perdre mon temps… Il travaillerait, oui… Ils en étaient convaincus… Parce qu’ils l’avaient menacé de la pension… Et c’était une perspective qui le terrorisait… De toute façon il serait prévenu… Si j’avais à me plaindre de lui… De son travail… De son assiduité… De son comportement… le couperet tomberait aussitôt… Il ferait la rentrée là-bas… Là-dessus ils se montreraient intransigeants… Dans ces conditions… Qu’il vienne… Le plus tôt possible… Qu’on batte le fer tant qu’il était chaud…

Il s’est présenté le lendemain… En début d’après-midi… Un grand garçon à l’allure lymphatique… À la démarche nonchalante… Au regard fuyant… Qui s’est assis sur sa chaise du bout des fesses… Avec lequel j’ai commencé par mettre les choses au point : on n’était pas là pour perdre notre temps… Ni l’un ni l’autre… Il s’agissait de tendre à l’efficacité et de le remettre à niveau le plus vite possible… J’allais m’y employer de mon mieux… Par contre, s’il s’avérait qu’on piétinait, qu’il ne faisait pas vraiment de progrès, on s’en tiendrait là… Je le renverrais chez lui… C’était clair ? Il a dégluti… Frotté nerveusement l’une contre l’autre les paumes de ses mains… Eh bien?C’était clair… Oui… Oui… D’une voix mal assurée… Ce qui l’était aussi, c’est que c’était une éventualité qui le paniquait… La fameuse pension ? Autre chose ?

Bon, mais on allait commencer par vérifier l’état de ses connaissances… Molière, il le situait à quelle époque ?
– 1700… Par là…
Ah, ben ça promettait… Bon… Qui avait écrit « La Chartreuse de Parme » ?
– Balzac… Ou peut-être bien Flaubert… Oui… Flaubert plutôt…
De mieux en mieux… Il était sûr qu’il avait déjà ouvert un livre au moins ? Non, parce que là… franchement… Même un très médiocre élève de troisième… Je me suis montrée sans pitié… Je ne lui ai fait grâce de rien… Auteurs… Oeuvres… Courants littéraires… Je lui ai plongé le nez dans son ignorance… Mortifié, il se taisait… Il baissait les yeux…
– Regarde-moi au moins quand je te parle…
Ce qu’il a fait… D’un petit air contrit…
J’étais en train de prendre l’ascendant sur lui… Et comme il faut… Ce qui n’était pas pour me déplaire… Ces petits mâles font généralement preuve de tant d’arrogance que, lorsqu’on a le loisir de les remettre en place, on aurait tort de s’en priver…
– Bon… Mais peut-être qu’en ce qui concerne la compréhension d’un texte… On va voir ça… Tiens, lis !
– « Comme Mademoiselle Lambercier avait pour nous l’affection d’une mère…
– Il y a un titre… Il y a pas un titre ?
– Si !
– Eh bien alors ?
Il s’est troublé… Dandiné sur sa chaise… Jeté à l’eau…
– « La fessée de Mademoiselle Lambercier »
– Eh bien voilà ! Continue !
D’une voix blanche… En écorchant trois mots sur quatre…
– Ça ne va pas… Pas du tout… Recommence ! Calmement… Posément… En faisant attention à ce que tu lis…
– « La fessée de Mademoiselle Lambercier »
Je ne l’ai pas écouté… Je l’ai imaginé… À la place du petit Jean-Jacques… Couché en travers de mes genoux… M’offrant ses fesses de grand garçon à corriger… À rougir… Et j’y allais de bon cœur… Ah, oui alors !
Il s’était tu… Il avait terminé sa lecture… Je me suis reprise… Oui… Et alors il pouvait en dire quoi de ce texte ? Il en avait retenu quoi ? À l’évidence pas grand chose… Pour ne pas dire rien… J’ai soupiré, excédée… J’ai levé les yeux au ciel…
– Tu ne connais strictement rien à la littérature… Tu ne lis pas… Tu ânnones… Et tu ne comprends strictement rien à ce que tu lis… Ben, ça promet… Je te conseille de t’y mettre, mon garçon, hein ! Je te conseille vraiment de t’y mettre… Parce que tu sais ce qu’on t’a dit… Si tu ne veux pas qu’on t’expédie en pension…